La justice donne raison au PS, qui "n'a pas violé ses statuts" et déboute Didier Codorniou de sa requête

Le Parti socialiste n'a pas violé ses statuts en donnant son investiture à une liste anti-Frêche conduite par Hélène Mandroux pour les récentes élections régionales, a jugé mercredi le tribunal de grande instance de Paris. Didier Codorniou est débouté de sa demande et pourrait faire appel de cette décision.

Après les propos controversés sur la "tronche pas catholique" de Laurent Fabius fin janvier, le Bureau national du PS (direction) avait désigné la maire de Montpellier, Hélène Mandroux, tête de liste en Languedoc-Roussillon, et appelé toutes les fédérations socialistes départementales de la région à se ranger derrière cette candidature.

Didier Codorniou, ancien international de rugby devenu maire socialiste de Gruissan (Aude), et qui, lui, avait été désigné tête de liste régionale par un vote des militants le 1eroctobre, s'était alors rebiffé. Il avait engagé un recours devant le TGI de Paris pour faire annuler la désignation de Mme Mandroux.

Lors de l'audience du 10 mars, l'avocat de Didier Codorniou, un élu proche de Georges Frêche qui a depuis été exclu du PS, avait dénoncé "une violation très grave des statuts, mais surtout des principes, du Parti socialiste".

Mercredi, la Première chambre civile a pourtant "débouté M. Codorniou de ses demandes".

Dans son jugement, le tribunal a estimé que M. Codorniou "ne justifie pas que la décision prise par le bureau national du Parti socialiste, le 2 février 2010, a été rendue dans des conditions contrevenant aux statuts et aux règles de ce parti et justifiant cette annulation". En d'autres termes, le bureau national "n'a pas outrepassé ses pouvoirs".

Le 21 mars, Georges Frêche, candidat à sa propre succession à la tête de la région Languedoc-Roussillon, a remporté le second tour des régionales dans cette région, très loin devant ses adversaires UMP et Front national, avec 54,19% des voix, contre 26,43% et 19,38% pour les deux autres.

Réaction de Didier Codorniou :

"Je conteste cette décision et continue à défendre le principe de la démocratie militante. C'était d'ailleurs le sens de ma démarche", a commenté M. Codorniou après avoir assuré qu'il allait faire appel.

Pour M. Codorniou, "les règles démocratiques ont été bafouées" par le Parti socialiste, qui, en investissant Mme Mandroux, n'a pas tenu compte du vote des militants socialistes

régionaux. Ceux-ci avaient majoritairement désigné Georges Frêche comme leur tête de liste aux régionales.

En revanche, un membre du secrétariat fédéral du PS du Gard et du Conseil national, Nicolas Cadène, a estimé que la décision du tribunal ne faisait "que confirmer l'évidence que les militants rappelaient depuis le début: la liste conduite par Hélène Mandroux était la seule liste socialiste".

Celle "conduite par Georges Frêche était une liste concurrente" et les socialistes qui ont été candidats avec lui "se sont exclus eux-mêmes du PS", a commenté M. Cadène dans un communiqué.

M. Cadène est, dans le Gard, opposé au premier fédéral Fabrice Verdier qui s'est engagé avec M. Frêche. M. Verdier, à l'instar des 57 autres candidats socialistes engagés avec M. Frêche - dont les quatre autres secrétaires départementaux du PS dans la région ainsi que des parlementaires - ont été exclus.