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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 06:37

Tous les matins, Frêche achète la presse locale (et ses journalistes)

Tefy Andriamanana - Marianne | Jeudi 25 Février 2010 à 17:01 | Lu 8199 fois
 

Georges Frêche, président de la Région Languedoc-Roussillon, n’est pas qu’un adepte du « dérapage ». C’est aussi un baron local soucieux de son image. Pour preuve, les sommes folles qu’il claque pour sa communication et tenter d’amadouer la presse.


Quand le pouvoir politique veut mater les journalistes récalcitrants rien de tel que l'arme financière. Exemple : les journaux locaux regorgent d’annonces légales, notamment pour des appels d’offre issus des collectivités locales. Une manne dans une période où les ventes et les budgets publicitaires sont en berne. Une subvention publique déguisée qu’on peut cesser de verser sans avoir de compte à rendre quand des journalistes ont la mauvaise idée de déplaire.

Une pratique très répandue, dont certains élus abusent. Au premier rang: Georges Frêche, président de la Région Languedoc-Roussillon et président de la Communauté d’agglomération de Montpellier.

Dépendance financière
En 2005, mécontent d’un article paru dans le Midi libresur son bilan à la tête de la région, Frêche coupe les vivres pendant un an au quotidien régional (actuellement propriété du groupe Sud Ouest à travers les Journaux du Midi, mais à l’époque détenu par Le Monde). La perte avait été évaluée à l'époque à 3 millions d’euros par le journaliste de Montpellier Journal Jacques-Olivier Teyssier. Chiffre confirmé à Marianne2 par la régie publicitaire sachant que, cette année-là, le résultat net du journal était de 12,5 millions d’euros et subissait une perte de 4,6 millions d’euros en 2007.

Dans une région dominée par les publications des Journaux du Midi (Midi Libre, l’Indépendant, Direct Montpellier…), une telle dépendance aux fonds publics peut poser problème. Selon le blog « Perpignan tout va bien », le Conseil Régional a ainsi dépensé 3 401 799 euros dans ce domaine en 2008 dont 1,2 millions d’euros qui auraient atterri dans les caisses du seul Midi Libre, selon L’Express.

Mais le sujet est sensible. Jean-Christophe Wenger, directeur général de la régie publicitaire des Journaux du Midi, a refusé de nous dévoiler la part des annonces légales dans ses recettes. Il nous a juste donné la part globale des recettes publicitaires (les annonces légales plus les pubs classiques) : 38%. Malgré notre insistance pour avoir des éclairages à ce sujet, ni la Région, ni la Communauté d’agglomération n’ont donné suite à nos appels.

Le Midi Libre, organe frêchiste ?
Évidemment, Frêche n’a pas le monopole de ce genre de pratiques. Pour Jacques-Olivier Teyssier, joint par Marianne2, « Frêche ou pas pas Frêche, les choses ne changeront que s'il y a une loi ou une organisation qui empêche un élu d'utiliser l'arme des publicités et des annonces légales. Sinon, il se trouvera toujours quelqu'un pour l'utiliser. ».

Refusant toute subvention publique, un temps boycotté par la Région comme par la communauté d’Agglomération, « Montpellier Journal » tacle souvent le Midi Libre pour ses articles supposés complaisantsenvers Frêche. Contacté, Philippe Palat, directeur de la rédaction du Midi libre, est resté aux abonnés absents.

Teyssier évoque aussi le cas de La Gazette de Montpellier. Selon lui, l'hebdomadaire serait également largement bénéficiaire des annonces légales de Frêche et, de ce fait, très reconnaissant envers ce dernier.

Contacté, Pierre Serre, directeur de la publication de La Gazette, dément. Selon lui, la part des annonces des collectivités dirigées par Georges Frêche dans ses recettes est inférieure à 7% entre 1998 et 2008. (Frêche a été maire de Montpellier de 1977 à 2004, président du district puis de la Communauté d'Agglomération de Montpellier depuis 1977 et président de Région depuis 2004).

Quand à son soutien à Frêche, il préfère se dire « globalement favorable à son action ». Opinion qu'il défend « depuis 1977» lorsque Frêche est devenu maire. Il dément également tout lien entre sa ligne éditoriale et la publication des annonces légales. Il affirme que du temps de la présidence de Jacques Blanc, prédécesseur UMP de Frêche à la tête de la Région de 1986 à 2004, il n'a « pas eu 1 centime de publicité pendant 18 ans ».

Communication onéreuse
Mais Frêche peut aussi se passer des médias et aime communiquer directement avec le public.  Ses dépenses de communication pour le Conseil Régional atteindraient ainsi des montants exorbitants… mais difficiles à calculer.

Pour 2009, l’UMP évoquait une somme de 95 millions. Le blog « Perpignan tout va bien » parle, lui, de 12,4 millions soit 4,86 euros par habitants. Pour comparaison, la Région Île-de-France nous a indiqué avoir dépensé environ 14 millions d’euros pour sa communication en 2008 et 2009 soit 1,2 euros par habitants.

En fait, tout dépend si on inclut ou on non divers budgets dispatchés ici et là comme par exemple les subventions accordées à des organismes promoteurs des produits agricoles. Le coût et les conditions de cette sous-traitance de la politique de communication de la Région avaient déjà été pointés par la Chambre Régionale des Comptes, sous la présidence Jacques Blanc. Nous avons également cherché à avoir plus d’explications sur ce budget auprès du Conseil Régional. Sans succès, là encore.

Symbole des dérives de la communication à la sauce Frêche, la campagne menée du printemps 2004 à l’automne 2005 pour rebaptiser la région «Septimanie». Un projet avorté qui a coûté 15 millions d’euros aux contribuables languedociens.

Une gestion pas très catholique
Onéreuse, la communication de Frêche est également son affaire personnelle. Paul Alliès, conseiller régional sortant et porte-parole de la liste socialiste officielle menée par Hélène Mandroux, dénonce « un système Frêche », « ultra-centralisé » autour du Président de Région. Pour l’élu, la communication reste le « domaine réservé » du Président de Région.

De Frêche pourtant, la presse nationale persiste à ne retenir que les « dérapages » sans jamais ou presque remettre en cause sa pratique du pouvoir. « Il faudrait que les médias nationaux fassent confiance à leurs correspondants», analyse Jacques-Oliver Teyssier. Il pointe ainsi les journalistes parisiens qui « débarquent dans une ville où ils ne connaissent rien et repartent », prenant l’exemple de la « débauche médiatique avec le plein de caméras » lors de la venue de Gérard Collomb, maire de PS de Lyon, à Montpellier le 23 février dernier pour soutenir le président de Région.

Finalement, le vrai défaut de Frêche ne serait-il pas sa gestion « pas très catholique »?
Source Marianne

L'ARGENT PUBLIC,C'EST NOTRE ARGENT.Mrs les élus pensaient à le dépenser pour notre bien-être.
Le Languedoc restera encore l'une des deux régions les plus pauvre de France. Merci Frêche!    A moins que....
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