Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 10:31

Édition du mardi 30 mars 2010 du Midi Libre

 

1266936647643MontpellierL’épée de Frêche, le bouclier de Mandroux

 

 


 

La bataille politique s’intensifie. En public, mais aussi en coulisses. A Montpellier, le conseil municipal des retrouvailles a tourné vinaigre. On s’en doutait un peu. Huit jours après la réélection du président du conseil régional, tout le monde attendait avec impatience le sanglant mano a mano Frêche - Mandroux. Allait-il lui voler dans les plumes ? Allait-elle craquer ? Ballottés par les remous des régionales, les élus municipaux se saborderaient-ils pour repasser devant les électeurs ?

Le show a eu lieu. Hélène Mandroux, belle perdante, a félicité Georges Frêche pour sa réélection. Et aussitôt plaidé que « c’est l’intérêt général qui compte. Vous avez tous, sans exception, ma confiance ». Lui, grand gagnant, a taclé le maire d’entrée : « Vous avez été massivement désavouée par les Montpelliérains (…) Moi, je suis, chère Madame, très patient. Un jour, nous réglerons ce débat devant les électeurs. »

Un jour. Mais quand ? Car, au-delà des petites phrases cinglantes qui alimentent les séances du conseil municipal, la question du pouvoir à Montpellier reste entière. Fragilisée, Hélène Mandroux refuse de lâcher prise. Elle confirme son cabinet, rappelle son appartenance au Parti socialiste et joue la montre.

Sûr de sa force, Georges Frêche n’ignore pas qu’en faisant démissionner massivement ses fidèles conseillers municipaux, il provoquerait de nouvelles élections. Mais prendra-t-il le risque de perdre le contrôle des opérations ? Peu probable. D’abord parce que les élus en place ne sont pas du tout assurés de retrouver leur siège ; ensuite parce que les Verts de Jean-Louis Roumégas et la droite de Jacques Domergue restent en embuscade.

Favorables à un nouveau scrutin municipal, ces deux-là jettent d’ailleurs de l’huile sur le feu entre Frêche et Mandroux. Objectif : récupérer les dividendes d’une guerre fratricide entre socialistes. Frêche est-il donc condamné à "aboyer" après Mandroux jusqu’en 2014 ? Nul doute que le maire de Montpellier va subir des morsures. Parfois profondes. Pour se protéger, elle a chargé son directeur de cabinet Christian Assaf de remanier l’équipe dirigeante. C’est presque fait. Avec un premier coup de l’âne à M. Frêche puisque Christophe Boutet, chargé de mission auprès du président de la Région, va rejoindre l’hôtel de Ville. Un transfuge qui en dit long sur la bataille souterraine que se livrent les amis d’hier.

Autre arrivée confirmée, celle de Fabien Nicolas, attaché parlementaire de Robert Tropéano, sénateur-maire de Saint-Chinian, réputé pour son anti-frêchisme et fin connaisseur des sections socialistes. Si la piste de l’Alésien Benjamin Matteo est abandonnée, deux autres têtes renforceront le staff Assaf : l’une très introduite dans les milieux maçonniques, l’autre dans les milieux intellectuels montpelliérains. A l’évidence, la neutralisation des réseaux se met en place. Sur le front et au grand jour, Mandroux riposte. Et, refusant le « chantage permanent », met Frêche au pied du mur : « Qu’il passe à l’action ou qu’il se taise ! » Elle aussi compte ses troupes. Et pour asseoir sa légitimité, pourrait finir par tendre la main aux Verts, pas vraiment à l’aise dans leur rôle "d’opposant neutre" à une mairie de gauche.

Dans les étages de l’hôtel de Région, le nouveau cabinet renforcé se met en ordre de marche. Lorgne de plus en plus sur les affaires de la Ville, réaffirme le poids de la Communauté d’agglomération de Montpellier. La preuve ? Le fameux Village des marques. Mandroux lambine, Frêche lui lance un ultimatum. Un mois pour répondre, « sinon je l’installerai sur l’une des quatre communes de l’Agglo qui sont candidates », a-t-il annoncé en conseil municipal. A Montpellier, la bataille politique tourne à la guerre des nerfs.

Philippe PALAT
 
MONTPELLIER
    Édition du mercredi 31 mars 2010 dans le Midi Libre 
 

J.-M. M.

 

Montpellier. ÉlectionsMunicipales anticipées : ils sont déjà prêts à en découdre


 

Le citoyen montpelliérain va-t-il devoir prochainement se prononcer sur l'identité de son maire ? La question vaut encore un peu plus depuis le conseil municipal de lundi et les menaces à peine voilées d'un Georges Frêche assurant à Hélène Mandroux qu'« un jour, nous réglerons ce débat devant les électeurs... » Et le mundillo politique local d'observer tout ébaubi les duettistes en train de s'étriper. Ce qui n'empêche pas certains, à l'image de Jacques Domergue, leader du groupe d'opposition UMP au conseil municipal, d'en analyser les raisons : « En fait, Mandroux est devenue une monnaie d'échange dans une transaction avec le PS » , commence par expliquer le député
Partager cet article
Repost0

commentaires